INTERVIEW. Biodiversité : et si chacun de nous avait le pouvoir de restaurer les écosystèmes ?

INTERVIEW. Biodiversité : et si chacun de nous avait le pouvoir de restaurer les écosystèmes ?

Et si de petites actions de restauration locale pouvaient régénérer des écosystèmes ? C’est en tout cas ce que suggère unerécente étude publiée dans le Journal for Nature Conservation : dans la réserve naturelle du Pinail, à 30 km de Poitiers, le rétablissement des formes naturelles de deux cours d’eau en 2011 a suffi à faire exploser les populations de libellules et à faire revenir l’une des espèces les plus menacées d’Europe. Et selon David Beaune , co-auteur de l’étude, inutile d’être écologue pour agir à son échelle. Recréer des méandres dans les cours d’eau, installer une mare sans poisson au fond de votre jardin ou encore choisir les bonnes plantes pour votre balcon : autant d’actions qui feront de vous de véritables sentinelles de la biodiversité.

“L’humain est un animal dans un écosystème. Et tous les animaux interagissent avec leur environnement, c’est ça l’écologie. On a un pouvoir destructeur, mais on a aussi le pouvoir inverse, celui qui fait du bien."

David Beaune, biologiste, écologue, chercheur et spécialiste de l’écologie de la restauration

Restaurer la biodiversité en quelques coups de pioches : l’exemple du Pinail

On ne vous l’apprendra pas, l’humain a la fâcheuse tendance de vouloir mettre son grain de sel partout sur son chemin. Dans la réserve naturelle du Pinail , qui compte plus de 6000 étangs, lorsque le calcaire était exploité, les cours d’eau ont été rectilinéarisées. Or, un cours d’eau rectiligne, “dans la nature, ça n’existe pas”, rappelle David Beaune. Pire, “linéariser un cours d’eau, c’est le rendre moins diversifié en habitats naturels”.

En 2011, Yann Sellier et David Beaune y ont donc recréé des méandres (circonvolutions qui se créent dans les virages des cours d’eau), “à la pelle, à la pioche ou manuellement”. Par cette simple action, ils ont recréé des habitats perdus et reconnecté des plans d’eau stagnante qui faisaient disparaître certaines populations de libellules. “En permettant à l’eau de courir librement, on permet à certaines plantes de revenir (celles qui aiment l’eau courante, celles qui aiment être ralenties sur le côté…), donc on recrée de la diversité , explique l’écologue. Résultat : en restaurant deux cours d’eau, le nombre d’espèces de libellules observées a presque doublé sur le Rivau et on a multiplié par 4 à 7 leur densité, avec une augmentation d’individus de respectivement 475 % sur le ruisseau Hutte et 770 % sur le Rivau !"

Une très bonne nouvelle quand on sait que les libellules sont des bio-indicatrices (reflet de l’état de santé de leur écosystème). Mieux encore : (…)

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