« Tout est mort » : Mayoko accuse les chinois et les congolais de Kinshasa de polluer ses cours d’eau

« Tout est mort » : Mayoko accuse les chinois et les congolais de Kinshasa de polluer ses cours d’eau

Les populations des pays de Mayoko dans le Niari (sud) soupçonnent les entreprises chinoises et les pilleurs de l’or, originaires de la République démocratique du Congo (RDC), d’avoir délibérément pollué la rivière Louessé et ses différents affluents où l’odeur de poissons en décomposition sature l’atmosphère. Les pécheurs exerçant le long des rivières leschanga, bakondi, lipia, miponga, lehala, bichida, baguiema, mbinda, mireke, yordane, mandodo… se plaignent de la rareté des poissons.

« Tout est mort, du plus petit au plus gros poisson. Normalement pendant la saison sèche, nous avions les poissons d’eau douce à foison, mais cette fois-ci, il n’y a pas une bonne production. Nous partons très loin et revenons parfois avec rien, en regrettant nos efforts», nous a confié Véronique, une habitante du village Lehala, à un jet de pierre de Mayoko.

Pour elle, en dépit du changement climatique, la raison de cette rareté, se justifie par la présence massive des ressortissants de la RDC qui exploitent illicitement l’or dans les forêts des pays de Mayoko (Moungoundou-Nord, Mayoko, Mbinda, Vouka, Moungoundou-sud) et celle de quelques entreprises chinoises qui ont pignon sur rue dans la contrée.

Le poisson ne se fait plus voir. C’est difficile car nombreux vives de la pêche, et il y aura beaucoup de délinquants.

Les pilleurs de l’or opèrent tranquillement dans les pays de Mayoko. Pour extraire la pierre précieuse, ils creusent un peu partout dans les forêts laissant derrière un véritable désastre écologique.

A l’entrée de chaque site, le visiteur est tout de suite attiré par des digues en argile contenant de l’eau usée. Ce sont des endroits insalubres avec des dunes de sable, de la poussière, des puits de 45 à 80 mètres de profondeur avec d’autres passages plus longs et plus profonds, des flaques d’eau souterraines.

Plus grave, ils versent du mercure pour nettoyer les pierres précieuses. Résultat : quasiment tous les cours d’eau des environs sont pollués au mercure.

Jean-Jacques DOUNDA / Les Echos du Congo-Brazzaville

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